Tribune de DSK (in Le Nouvel Obs) et retour de Ségolène - Mort de Jean-Claude Brialy -
Dominique Strauss-Kahn publie aujourd'hui une longue tribune dans Le nouvel observateur, tribune reprise sur son blog. Je suis à la fois heureux qu'il dise avec justesse le problème de la gauche et le caractère dramatique de son score au premier tour (36% des voix). Cependant, malgré quelques très belles formules, comme le caractère "caduque" du mode de pensée du PS (qui fait penser au terme que j'avais soufflé à Arafat en 1989 pour qualifier la charte de l'OLP), cet article est ennuyeux, trop long, un peu jargonneux alors que le parti a besoin de clarté. Il faut dire les choses, sans les envelopper comme le ferait un Rocard par exemple, et DSK n'arrive pas à se résoudre à le faire. C'est fort dommage, alors qu'il semble être le seul grand leader à avoir la bonne analyse qu'il ne l'exprime pas de façon plus nette.
Du côté des partisans de Ségolène Royal, il semblerait qu'il n'y ait plus de doûte pour eux : leur championne est dans tous les cas la chef de file de la gauche et la seule à porter l'espoir de la gauche. C'est pathétique, mais son retour au Zénith cette semaine a confirmé cette thèse, qui sauf accident, devrait l'ammener à prendre la tête du parti l'année prochaine. Nicolas Sarkozy est donc quasi assuré d'être réélu s'il ne fait pas trop d'erreurs et malgré la veste que son parti va prendre aux législatives, François Bayrou conserve des chances sérieuses d'être l'adversaire, cette fois au deuxième tour du Président à la fin de son quinquennat. C'est bien sûr aller un peu vite, pourtant le sens politique dicte le quotidien et empêche la vision à long terme. Il faut parfois saisir dans l'instant des tendances lourdes pour les prochaines années. J'attends avant de me prononcer sur les réformes du nouveau gouvernement qu'elles soient précisées après les législatives, mais je vois déjà la gauche continuer d'aller dans une direction désespérante.
On me demande mon avis sur les législatives. Je l'ai déjà dit, l'UMP devrait remporter 350 à 400 sièges, je m'en réjouirais presque si je voyais un espoir que la gauche en profite pour se reconstruire comme elle n'a pas su le faire ces 5 dernières années. Elle aurait un boulevard à chaque erreur du gouvernement qui aurait ainsi tous les pouvoirs et aucune excuse. Malheureusement, la rénovation n'est pas bien engagée pour le moment...